Après la période post-Covid, le marché immobilier montre-t-il des signes de renversement ? Pour l’immobilier ancien, les signaux sont mixtes. D’après les statistiques de la Fnaim, on prévoit près de 950 000 ventes pour 2023, un chiffre similaire à 2018. Toutefois, c’est une baisse notable de 15% par rapport à l’année précédente.
Concernant les prix, le paysage est hétérogène. Depuis février 2023, une légère tendance à la baisse est observée. Néanmoins, plusieurs villes, comme Nice, Annecy, Avignon, Perpignan, Marseille et Toulon, montrent des augmentations, selon les chiffres de la Fnaim. Les zones populaires restent attractives pour les acheteurs et investisseurs.
Augmentation des taux d’intérêt bancaires
Actuellement, le principal obstacle pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants, est le coût des prêts immobiliers. En juin 2023, le taux moyen proposé par les banques était de 3,45%, toutes durées confondues et hors assurance, d’après l’observatoire Crédit logement CSA. Cette hausse impacte fortement la capacité d’emprunt des acheteurs.
Bien que les taux d’usure aient été révisés depuis février 2023, la production de crédits a diminué de 46,1% au premier semestre 2023, selon Crédit Logement/CSA. De plus, les conditions d’obtention de crédit sont devenues plus strictes. Une correction du marché pourrait faciliter l’achat pour de nombreux ménages.
Le secteur de l’immobilier neuf perd de son charme
D’après la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), seulement 16 912 nouveaux programmes ont été lancés au premier trimestre 2023, le chiffre le plus bas depuis 2010. Les ventes aux investisseurs ont diminué de 52,3%, et les mises en vente ont chuté de 24,8%. Par ailleurs, les prix continuent d’augmenter, rendant le secteur neuf moins séduisant malgré une meilleure qualité de construction.
Des perspectives positives pour le marché immobilier
Malgré ces défis, il y a des raisons d’être optimiste. Les autorités sont conscientes des défis posés par les taux d’intérêt croissants. Récemment, le Haut Conseil à la stabilité financière (HCSF) a permis aux banques de déroger aux règles de crédit immobilier pour 30% de leurs prêts. De plus, les banques peuvent désormais ajuster les conditions de prêt sur deux trimestres au lieu d’un.
À retenir
L’ajustement permet aux banques de donner plus de flexibilité aux emprunteurs en cas de retard de paiement.
Sur le marché de l’immobilier ancien, les biens énergivores voient leurs prix baisser. Karine Olivier, de Nexity, note une réduction de 6% pour les biens classés E, F ou G. Cette baisse pourrait offrir une opportunité d’achat pour de nombreux ménages, en utilisant des aides publiques pour la rénovation.